C’est quoi le Challenge Flandrien ?

59 segments Strava en Flandres bien sûr. Il faut  tous les faire dans n’importe quel ordre en moins de 72h. Si tu réussis, ta récompense est un pavé avec ton nom gravé dessus et collé sur le mur “the wall of fame” dans le Centre Ronde van Vlaanderen (Tour des Flandres) à Oudenaarde.

Les segments sont des portions de route identifiées par les autres cyclistes comme intéressantes. Les segments du challenge sont soit des pavés, soit des côtes, soit des côtes en pavés. Ils se trouvent souvent dans les courses mythiques de vélo comme le Tour des Flandres, Gent Wevelgem ou Omloop Het Nieuwsblad. 

Je profite qu’on soit en Belgique à Courtrai  pour un séjour USML pour faire ma tentative.  Trois jours de vélo pour faire 400 km, 5600m d+ et 25 KM de pavés.

La préparation de mon vélo pour le challenge: des pneus Vittoria Corsa Control en 30 mm, le plus large supporté par mon vélo et une nouvelle guidoline de 3 mm d’épaisseur. 

Premier jour, le plus simple:

74 km, 914m d+ et 1 KM de pavés. Conditions idéales pour faire du vélo avec un beau soleil, 24 degrés, pas trop de vent et accompagné par Anne .  Première difficulté, le KEMMELBERG (OSSUAIRE) 0.73 km, 71m d+ max 20%. Bienvenue en Flandres! Ça se passe sans incident mais juste après, la batterie DI2 d’Anne rend l’âme. On décide d’abandonner pour rechercher une nouvelle batterie. 

Deuxième jour, le plus long :

Je recommence le challenge le lendemain mais avec l’étape la plus longue. 190 km, 2300m d+ et 15 km de pavés! Assez vite, j’arrive au NOKEREBERG, une montée en pavés. Ça passe beaucoup plus facilement que les prochains segments le HUISEPONTWEG (1.45km), le DOORN (1.62km) et le PADDESTRAAT (2.2km) tous les trois plats mais avec des pavés compliqués. 

Après 76km arrive le point fort de la journée, DE VESTEN & DE MUUR. Des pavés bien sûr et une pente max de 20%. Ça commence à côté du café fan club de Remco Evanopol, tu passes par la ville avant de tourner à droite pour trouver un petit chemin qui monte au sommet de l’Oudeberg ou se trouve une belle église baroque. Obligé d’arrêter pour prendre des photos.

Toujours beaucoup de kilomètres à faire et jamais plus de 8km sans côtes. Trop pour  toutes les nommer mais je monte notamment le BOSBERG et le MOLENBERG. Le circuit ne manque jamais l’opportunité de faire une déviation pour ajouter une côte. Content de finir à Oudenaarde où je me récompense avec de bonnes frites Belges à la mayonnaise. 

Troisième jour, le plus mouillé :

Le lendemain, je repars vers Ypres pour refaire la première étape. Il y a un beau ciel bleu mais beaucoup de vent. La bière Belge bue avec les copains de l’USML la veille reste lourdement sur l’estomac. Encore le Kemmelberg mais cette fois aussi par le Belvédère. Ne reste que le retour vers Ypres à faire lorsque la pluie arrive en force. Trempé jusqu’ aux os, les derniers 20 km ne sont pas agréables du tout. 

L’après midi j’étudie la météo qui n’est pas du tout encourageante. Au minimum le lendemain il y aura du vent à 40 km heure avec des rafales à 100km  heure. Un fort risque de pluie est prévu pour l’après-midi. J’ hésite à abandonner.

Après déjeuner, le courage est de retour et je repars à Oudenaarde pour la dernière étape. Je suis habillé avec tous mes vêtements de vélo. Un grand merci à Anne qui m’a prêté ses couvre chaussures. 142 km, 2230 d+  et 9 km de pavés à faire. Beaucoup de classiques aujourd’hui, notamment le OUDE KWAREMONT, le PATERBERG, le TAAIENBERG et bien sûr le KOPPENBERG. Je roule à une moyenne de 20 km/h. Même dans les descentes je ne roule pas plus vite pour éviter les écarts trop brusques à cause du vent. Sans incident sur les premiers 100 km même dans les pavés en descente. Et puis, non pas la pluie, mais la grêle arrive. Je m’arrête 5 minutes dans un abri pour  la laisser passer. Jusqu’à la fin il y a des averses toutes les dix minutes mais rien d’insupportable. Dans le Koppenberg ma roue arrière n’arrête pas de glisser sur les pavés mouillés où la pente est à 22%. Je roule sur une partie boueuse et c’est fini. Obligé de poser le pied. Sans incident après et j’ arrive au Centre Ronde van Vlaanderen pour réclamer mon pavé. 

Très content de l’avoir fait. Les pavés ne sont pas au goût de tous, mais comme ils font partie de l’histoire du vélo, j’aurais eu des regrets si je n’avais pas profité de rouler sur les traces des légendes.   

Nick Wiechers