de A à Z : Toutes les Yvelinoises A Strasbourg

Aventure : 
Une semaine sans enfant, sans mari, sans maison à entretenir, sans la routine du boulot, ça s’appelle des vacances. Si nous ajoutons l’incertitude de la cohabitation avec des filles inconnues, la météo instable, la distance à franchir en vélo jusqu’à Strasbourg, le comportement des voitures et des camions qui ne manqueront pas de nous croiser,  les étapes de 100 kms et plus qui vont se succéder pendant 6 jours, ça ressemble furieusement à l’aventure.

Averses :
Il y en a eu d’annoncées pour chaque jour de la semaine. Elles ont une probabilité d’apparition. Au dessus de 40%, il faut prier pour qu’elles n’arrivent point. Elles peuvent être violentes ou éparses. Dans la plupart des cas, elles interviennent à un moment inadéquat.

Bicyclette :
Aucune d’entre nous n’a de bicyclette adaptée à ce périple. Nous l’avons laissée à la maison pour faire les courses. Nous en rencontrâmes quelques-unes à Strasbourg dans le défilé. L’une d’elles était particulièrement frappante, entièrement rouge vermillon et conduite par une grande femme de 1,83 mètre vêtue d’une cape de la même couleur. Elle nous dominait de toute sa hauteur. Nous sommes bien peu de chose, face à l’immensité de l’univers et des extraterrestres rouges.

Canal :
ça a commencé par celui de l’Ourcq au coeur de Paris, pour finir par celui de la Marne au Rhin en Alsace. Ils sont toujours plaisants à longer, d’une part parce que le relief y est particulièrement plat, mais également parce que nous y rencontrons de nombreux oiseaux et de bucoliques paysages.

Champs :
Ils sont verts. S’ils sont en haut des collines, les blés, colzas, et autres céréales se portent plutôt bien, en bas près des rivières, l’eau a tout envahi et il n’y en a plus que pour elle.

Chansons :
L’hymne des TAS, a été composé sur l’air d’« En passant par la lorraine », les vélos ont remplacés les sabots, c’est plus moderne. Nous l’avons chanté (braillé parfois) avec enthousiasme, menées par Madly et Jean-Philippe en chef de choeur.
Au retour, pour nous changer les idées, nous avons participé à la séance de karaoké offerte par le chauffeur et nous attendons toujours Dalida.

Chute : 
Comme dans le tour de France, c’est dans les premiers jours qu’interviennent les accidents. Il n’y a eu qu’une seule chute dans la semaine. C’était la fin de ce lundi furieusement pluvieux à l’occasion d’une traversée de voie ferrée, deux cyclotes égarées et agacées par l’incertitude  sur la route à suivre, ont glissé sur des rails. Elles se sont retrouvées « au macadam » (car il n’y avait pas de tapis à cet endroit là). Une femme qui passait par là les a secourues et hébergées quelques instants chez elle pour une boisson chaude et un peu de réconfort. Le lendemain, elles étaient toutes deux contusionnées, mais seule Elise a dû suspendre son activité vélocipédique une journée.

Côtes :
Leur difficulté se mesure en % de dénivelé. Pour les gravir, il faut adapter le développement de son pédalier en changeant de pignon (de plus en plus grand), et si nécessaire de plateau (de plus en plus petit). L’idéal est de conserver un rythme de pédalage constant.
Un % inférieur ou égal à 4% permet de garder le peloton regroupé à une allure satisfaisante. Au delà de ce fatidique pourcentage, des écarts importants peuvent se former, surtout si la distance à gravir est supérieure au kilomètre.
Une variante traîtresse : le « petit coup de cul ». C’est une côte assez courte, qu’on pense pouvoir passer sans changer de rapport, et qui s’avère toujours plus longue qu’attendue, et qui se termine pour la pratiquante trop optimiste par un essoufflement supérieur à la normale et les jambes dures.

Courbatures :
Généralement, dues à l’enchainement répété de côtes plus ou moins bien négociées et/ou à un manque d’entraînement. Elles peuvent être considérablement diminuées grâce à une séance d’étirement après la douche, un massage à l’huile d’Arnica, la prise d’aspirine 500 au repas du soir. Elles ont tendance à disparaitre après le quatrième jour.

Crevaison :
C’est le désagrément ultime du cycliste dont les pédales ont enfin atteint une bonne vitesse de rotation. Elles sont plus fréquentes quand il pleut, et peuvent être récidivantes si la source n’a pas été clairement identifiée. Elles permettent de mettre à l’épreuve la solidarité et la complémentarité d’un groupe : celle qui a les démonte-pneus idoines, celle qui sait démonter le pneu, celle qui a la pompe, celle qui sait comment déverrouiller la pompe, celle qui n’hésite pas à plonger les mains dans le ruisseau pour trouver la fuite, celle qui a la pince à épiler pour extraire le gravillon malicieux, celle qui sait remettre la chambre à air sans la pincer, celle qui sait recentrer la roue après réparation, celle qui donne les derniers coups de pompe. Il ne faut pas oublier, celles qui regardent et qui ne manquent pas d’encourager, mais sans conseiller car dans ces cas là, rien ne vaut l’action.

Cuissard :
Indispensable allié du cycliste. Il doit être de bonne qualité et ne pas avoir de coutures intempestives. Son action protectrice peut être renforcée en utilisant une crème anti-frottement. Il peut être long, mi-long, ou court. C’était l’été, nous étions plutôt en « court ».

Défilé :
C’est l’aboutissement de la semaine. Nous nous sommes mis dans nos plus beaux atours de cycliste. Nous constatons que les filles des provinces sont plus « patriotes » que celle de l’Ile de France. Les bretonnes, les aquitaines, les charentaises, les dijonnaises, les alsaciennes, les lorraines, les jurassiennes ont pour la plupart tenu à customiser leur casque ou leur tenue aux couleurs de leur région, alors que nous nous sommes contentées de les décorer de coquelicots cueillis à la dernière minute. Le ciel a attendu la fin d’après midi pour tomber sur Strasbourg. Après une semaine d’humidité, nous avons su profiter de ce droit provisoire au soleil et à la chaleur.

Descente :
Le mantra du descendeur : « si tu freines, t’es un lâche ! » a très peu été utilisé dans notre groupe. D’une part, parce que la météo et les routes inondées incitaient à une grande prudence, d’autre part, aucune d’entre nous ne se sentait une âme de motard. On remarque néanmoins un net avantage aux adeptes du VTT qui montrent une audace et une conduite de virage supérieure à la moyenne.

Eglise :
Nous en rencontrâmes plusieurs de splendides : Basilique Notre-Dame de l’Épine, Cathédrale de Metz, Saint Jean Baptiste des portes d’Alsace à Phalsbourg, cathédrale de Strasbourg et autres clochers anonymes mais charmants.

Froid :
Toutes les difficultés météorologiques ne peuvent venir en même temps. Les températures sont restées généralement au dessus de 15 degrés, même si l’humidité ambiante nous le faisait souvent oublier.

GPS :
Le GPS est une forme moderne du road book. Il se monte sur la potence et indique fidèlement la route à suivre dés lors que le parcours du jour a été chargé. Il faut veiller à son bon approvisionnement en électricité chaque soir. Par sécurité une description du parcours sur un support papier ou numérique permet de palier toute incertitude sur ses indications.
Il s’avère que généralement, celles qui ont un GPS n’ont pas le road book, et réciproquement. La complémentarité des supports est toujours appréciée.

Groupe :
Les cyclistes étaient réparties en trois groupes chacun encadré par un pilote(au féminin) à l’avant et un serre-file (aussi au féminin) en fin de peloton. Le pilote est équipé d’un GPS en état de marche et d’un coup de pédale suffisant pour prendre le vent. Le serre-file doit veiller à ce que la position de toutes les participantes soit identifiée. Les groupes 1 et 2 perdirent le lundi soir ce bel ordonnancement quand quelques unes ont pris l’initiative d’une échappée, Yves et Jean-Philippe ne savaient plus à quel peloton se vouer, et l’accident intervint (voir article chute).
Nous n’oublierons pas, qu’à la fin du voyage, chaque groupe s’était forgé une identité, une cohésion et une vraie amitié.

Hébergement
Le sujet qui fâche les Yvelinoises. la préoccupation du prix a fait oublier que nous n’avions pas fait la vaisselle dans un hôtel depuis notre dernier séjour UCPA plus de trente ans auparavant, que nous n’avons plus forcément la souplesse permettant d’accéder à la couchette du dessus d’un lit superposé (surtout dans le noir et sans faire de bruit), que pour la plupart nous avions oublié que les hôtels sans toilette, ni douche dans la chambre existaient, et que nous ne fréquentions plus les dortoirs sauf quand nous allons visiter des minorités indochinoises.
Néanmoins, les bagages ont toujours réussi à atteindre le bon étage, avec ou sans aide et nous sommes toutes parvenues à dormir à un moment ou à un autre, la preuve les unes se sont plaintes des ronflements des autres.

Humidité :
Le degré d’hygrométrie est resté au plus haut toute la semaine y compris dans les chambres où sèchent les chaussures mouillées, les gants trempés, les vestes mouillées, et le linge lavé.

Imperméable :
Jaune vif, transparent ou rouge, en Gore-tex ou pas, il a été le compagnon indispensable de la semaine. Il est parfois associé à un gilet. L’une d’entre nous a bien essayé de nous convaincre qu’une fois mouillé cet accessoire était inutile. Personne n’en a été convaincu, et finalement elle a remis sa veste.

Inondation :
Les rivières et les champs étaient gorgés d’eau, au point de parfois s’épandre sur la route. Pendant ce temps, dans les Yvelines, l’eau de la Seine et de ses affluents a monté, monté et même si nous nous savions à l’abri, nous nous sommes inquiétées.

Jean-Philippe :
Il a assumé la lourde charge de préparer les parcours, organiser les hébergements, louer le camion, le conduire, et supporter sans faillir les critiques des unes et des autres parce que les chambres sont trop petites, l’étage trop haut, le vélo pas abrité, le restaurant pas ouvert.…

Lessive :
Elle se fait le soir dans le lavabo de la chambre. Un jour le cuissard, le lendemain le tricot. ça permet de rester fraîche, ensuite il reste à résoudre la quadrature du cercle du séchage (voir article séchage)

Maquillage :
il peut être quotidien ou occasionnel. Dans tous les cas il nécessite de l’adresse, du temps et du soin si nous désirons le retrouver intact le matin suivant.

Maurepas :
Mention spéciale pour le club de Maurepas, qui nous a organisé la journée de préparation du 10 avril et mis à disposition un espace sur son intranet pour tous les documents nécessaires à la randonnée.

Mausolée et autres éléments d’arts patriotico-tumulaire :
L’itinéraire passait par Verdun, nous avons rencontré plusieurs édifices commémoratifs des batailles de la guerre de 14-18 et des panneaux routiers pour indiquer le chemin de la trop célèbre cote 304. Au milieu d’une campagne détrempée, et sous un ciel perpétuellement nuageux cette partie de la route a été particulièrement émouvante.

Nettoyage :
Qui dit pluie, dit boue, et donc nos véhicules étaient dégoutants de terre et de graisse mêlées. Pour les plus courageuses, les soirées de beaux temps ont été une opportunité de nettoyage en particulier des jantes et de la chaîne.

Nuages :
Nous ne les vîmes pas blanc, mais plutôt gris de diverses nuances, et parfois même noirs. De toute façon quand ils éclatent en milliards de gouttes mouillées, nous ne les regardons plus.

Orage :
Il a éclaté après notre départ de Strasbourg. Il y a fait beaucoup de dégâts. La prochaine fois, il faudra danser avec plus d’énergie pour amadouer les dieux du vent et de la pluie.

Participantes :
Grandes, petites, minces, moins minces, mamans ou mamies, aguerries ou moins, nous étions  26 et nous avons toutes franchi en 7 jours, les 692 km  et les 5735 m de dénivelés entre Versailles et Strasbourg. Comme dit la chanson, le temps était fort minable, mais nous étions FOR-MI-DA-BLES.

Pique-nique :
Le pique-nique idéal se déroule au soleil, si possible dans le parc d’un château mais un muret au bord d’une pelouse convient également. Si la pluie est là, des édiles municipaux ont ouvert préaux et salles municipales pour un déjeuner au sec, ce fut le cas à  Margny, Vienne le Château, et Lixing Saint Avold . Une mention toute particulière pour ce dernier qui a joint à l’hospitalité, la générosité en nous offrant deux bouteilles d’eau de vie, l’une de mirabelle et l’autre de prune.

Pluie :
Madly, la versaillaise a eu beau danser, elle n’a pu éviter un lundi très arrosé, un mardi matin particulièrement humide, quelques ondées passagères et un samedi sous des trombes d’eau. Peut-être avons nous échappé au pire, car les Yvelines et le Bas-Rhin privés de sa présence ont été sévèrement affectés par les inondations.

Râleuses : 
Isobel, l’écossaise du peloton, nous a fait bénéficier d’un sourire inaltérable, mais cela n’a pas empêché les 25 françaises qui l’escortaient d’être inéluctablement 25 râleuses, qui trouvent toujours que ça pourrait être mieux si ça avait été différent.

Ravitaillement :
Au alentour de 11h, les cyclistes commencent à regarder si un camion « super U » ne serait pas caché au détour d’un abreuvoir. Quand c’est le cas, elles y trouvent du pain d’épices, du chocolat, de l’eau et autres douceurs qui remettent de l’énergie dans leurs  cuisses fatiguées.

Restaurant :
Nous nous y rendons le soir, nous y mangeons bien sauf quand le restaurant est fermé (dans ce cas là nous ne mangeons pas du tout, nous respirons amplement, et nous cherchons une autre solution, qui se trouve à deux pas de l’hôtel). Nous aimons commander une bouteille de vin local et déguster l’entrée, le plat et même le dessert proposé pour les plus gourmandes.

Séchage :
Sport complexe, qui nécessite des journaux pour les chaussures, des pinces à linge pour les cuissards et les chaussettes, des cintres pour les maillots, et un sèche cheveux pour finir le travail.

Strasbourg :
C’est l’objectif du  voyage. Nous avons trouvé à l’arrivée en Alsace un accueil chaleureux, une organisation millimétrée en dépit de la météo, des gâteaux délicieux et un vin blanc savoureux.

Tourisme :
Activité très pratiquée dès que le ciel cesse de s’égoutter. Elle consiste à admirer le paysage, les champs de blé, de seigle, de colza, de flaques d’eau, les oiseaux (poules d’eau, canards, cygnes, hérons, rapaces de toute obédience, et enfin cigognes, sans oublier les inévitables corbeaux), les ponts, les maisons à colombages, les églises et le moulin de Valmy. Régulièrement, nous nous arrêtons pour immortaliser ces visions dans nos appareils photos.

Travaux :
L’été est presque là, et il faut rénover nos voies routières. Nous rencontrâmes quelques engins de travaux particulièrement encombrants et malodorants, conduits généralement par de charmants messieurs qui suspendaient un temps leur labeur pour nous laisser passer.

Vélo :
Nos montures sont des vélos. Elles ont des doubles ou triples plateaux, avec généralement 11 vitesses, des cadres en carbone le plus souvent, parfois en acier ou aluminium, un guidon droit ou courbe, et des plaquettes de freins mises à l’épreuve par ces temps de pluie. Pour le voyage de retour, nous les avons soigneusement emmaillotés et protégés.

Vent :
Il a soufflé dans notre dos la plupart du temps. Nous l’en remercions sincèrement.

Versailles :
Nous sommes parties de la grille des matelots, nous nous sommes photographiées au pied de la statue de Louis XIV et devant le conseil général, et nous avons emmené avec nous une Versaillaise. Elle chante, elle danse, elle ronfle un peu, mais elle sait être de bonne humeur quand il le faut.

Yves :
Il y a eu Buster, le mécano de la générale, le groupe des TAS Yvelinoises a Yves le docteur des vélos. Ses activités ont été multiples : remplacement de pneu, changement de patins de frein, petit coup d’oeil aguerri à nos mécaniques pour vérifier le bon état, conseil sur l’entretien, le pédalage ou la conduite de virage. Il a été le bon samaritain de nos mécaniques, toujours patient et compétent.2016 TAS Versailles à Strasbourg - 23

Zygomatique :
C’est un muscle de la pommette qui se contracte quand on sourit. On peut ressentir suite à cette semaine quelques courbatures faciales. C’est une question d’entraînement. N’oublions jamais que sourire dépense moins d’énergie que faire la gueule.

2016 TAS Versailles à Strasbourg I - 1 (14)

Rédigé par Magali Fouque

11 commentaires sur « de A à Z : Toutes les Yvelinoises A Strasbourg »

  1. Merci à Jacqueline qui a fait le démineur de fautes, à Chantal et Isobel pour leurs photos, et à tous vos encouragements sur le blog ou par mail (Martine, Isobel, Chantal, Sylvie et Claude). J’avais déjà un peu le melon, maintenant j’ai aussi les chevilles qui gonflent.

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  2. Bravo les copines des Essarts le Roi et de Rambouillet !!!Ce beau dictionnaire me donne une idée encore plus précise de votre périple ! Claudine S la spécialiste du vélo d’appartement 🙂

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  3. Descriptif fidèle et imagé qui me fait revivre en riant les situations et moments souvent rocambolesques vécus au cours de cette semaine partagée. Merci Magali pour ta rapidité et ton investissement à traduire et immortaliser nos péripéties sur le bloc de votre club.
    Biz… Cécile

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