Ou comment enchaîner les 6 jours de Vars et l’Étape du Tour
Après une année 2023 intense, je me dis que c’est l’occasion de faire ma 1ère étape du Tour et d’avoir un objectif pour 2024. D’autant plus que l’étape est fixée le dimanche 7 juillet dans l’arrière-pays de Nice, superbe région que je connais très bien (je suis né à Grasse et mes parents y habitent toujours). Étape annoncée comme la plus difficile depuis 35 ans avec 4 600m de D+ sur une distance relativement courte de 133 km. Un bon défi.
Le plus dur n’étant pas l’ascension des cols mais l’inscription à la course, je suis dans les starting-blocks le 31 octobre 2023 à 12 h pour cliquer dès l’ouverture du site. Clic à la 1ère seconde et déjà 20 minutes d’attente annoncée avec le petit bonhomme qui n’en finît pas de défiler. Dernier sprint et ça passe, ouf !
La fin d’année approche et voilà que Claire souhaite faire son premier « 6 jours de Vars » accompagnée par une petite équipe USML. Pour ma part, j’en ai déjà trois au compteur mais c’est toujours un régal de faire du vélo dans cette superbe région aux nombreux cols mythiques. Seul hic, c’est du 29 juin au 6 juillet, donc la même semaine que l’étape du Tour. Inscriptions limitées à 200 places, il faut prendre une décision assez rapidement… Une fois à Vars, nous ne sommes pas loin des Alpes Maritimes. Un mal pour un bien, on y va et je verrai bien comment faire.
Juin 2024, big bang politique avec la dissolution, deux journées de vote prévues les 30 juin et 7 juillet et le maire de Nice qui fait pression pour que l’étape du Tour soit avancée au samedi 6 juillet. Pas Glop, pas Glop ! Décision prise de ne pas faire le dernier jour de vendredi à Vars pour arriver à Grasse dès le jeudi soir.
les 6 jours de Vars
Samedi 29 juin
Arrivée de l’équipe (Didier K., Dominique I., Thierry S., Anne, Nick et les Machinaux (Claire, Florian notre aîné et votre serviteur) à notre camp de base habituel de Guillestre : le Catinat Fleuri où la patronne, Patricia, est aux petits oignons pour ses clients et notamment pour les cyclos.

S’ensuit le pot d’accueil de l’organisation des 6 jours à Vars Sainte-Marie et la présentation de la semaine avec les bénévoles et tous les inscrits. Chouette ambiance, c’est les vacances.
Dimanche 30 juin – Les balcons autour du lac de Serre-Ponçon avec les Gourniers et la station de Réallon
Les nuages des orages de la veille font vite place au soleil pour la découverte des petites routes tranquilles de l’Embrunai. Groupe de 8 avec le plaisir de rouler en montagne. Pas de cols aujourd’hui mais deux bonnes montées de 6 km à 7% de moyenne avec pas mal de passages à 9- 10% et une bosse à 22%. Allure très tranquillou pour que tout le monde en profite et pour s’économiser en vue de l’étape du Tour à Nice samedi.


Lundi 1er juillet – La boucle d’Izoard
Le classique des classiques du coin toujours aussi beau. Départ par les gorges du Guil avec une température idéale (jamais vu autant d’eau et de débit en cette saison). Puis montée de l’Izoard par la casse déserte. Même tranquillou on se rappelle vite pourquoi il est si connu par les cyclos. Descente très rapide sur Briançon (pointe à 70 km/h) pour travailler les descentes avant l’étape du Tour. Et retour toujours aussi plaisant par le parcours de l’embrunman en balcon de la Durance avec le terrible mur du Pallon (10,5% de moyenne sur 1,7 km).




Mardi 2 juillet – Le fabuleux col Agnel
3e jour écourté volontairement pour moi (voiture jusqu’au pied du col pour éviter l’aller-retour dans la vallée) pour commencer à faire du jus pour samedi. Le col Agnel sous une lumière idéale encore plus magnifique que d’habitude, plus vert, plus d’eau, plus de neige. Une montée hors du temps à 2750 m d’altitude. Sans conteste le plus beau col français avec la Cayolle.





Mercredi 3 juillet – Fouillouse et Maljasset
Une visite du fond de la vallée de l’Ubaye (sans le col de Vars et Ste Anne pour ma part). De jolis paysages qui ont été préservés du temps avec la montée raide de Fouillouse et son pont vertigineux que l’on emprunte (photo de gauche et entre nos deux têtes, au milieu de la photo ci-dessous).






Jeudi 4 juillet – Les cols du Lautaret et du Galibier
Deux jours après les coureurs du Tour de France nous empruntons les routes du Lautaret et du Galibier sous un soleil magnifique et dans les mêmes conditions puisque le col du Galibier était réservé aux cyclos de 9h à 12h. Un pur bonheur.







Vendredi 5 juillet – Le Super-Sauze et Pra-Loup
Encore une superbe journée autour de Barcelonnette sans les Machinaux qui sont déjà à Nice pour le retrait du dossard de l’étape du Tour.


L’étape du Tour 2024 – Samedi 6 juillet
Nice – Col de la Couillole en passant par les cols de Braus, du Turini et de la Colmiane
Plus de 11 000 participants pour cette étape difficile et usante (c’est simple, tu montes ou tu descends). Après les 6 jours de Vars (5 en fait) démarrage dans le sas 3 (les dossards 3000) un ton en dessous (35- 40 km/h😂) avec un groupe pour sortir de Nice puis déjà on attaque le col de Braus. Montée de 10 km sans trop forcer pour jauger mon état de forme. Puis longue descente très rapide avec des trajectoires comme je les aime ; ce qu’on ne peut faire que lorsque les routes sont fermées à la circulation. Un régal !
S’ensuit l’interminable col du Turini et ses 24 km. Je recule un peu dans le classement car je m’arrête au ravitaillement. La pluie arrive à la moitié de l’ascension.
Allure prudente dans la descente très technique et très dangereuse (encore plus avec la route mouillée) pour une grande majorité sauf les petits malins qui ont voulu doubler et qu’on a retrouvé sur le toit tout au long de la descente. Au moins 5 chutes pendant mon passage. Les plus chanceux sont repartis avec un coude ou un genou ensanglanté et le cuissard déchiré. Pour les autres c’est l’ambulance et le vélo qui reste sur la route. J’ai quand même doublé une ambulance dans la descente qui n’allait pas assez vite.



Arrivée à St Martin de Vésubie où on retrouve une route sèche et une chaleur étouffante. Début des 18 km de l’ascension usante de la Colmiane. Je passe la vitesse supérieure pour une remontada de la 2752e place à la 1742e en haut du col. On commence à voir des cyclos arrêtés (crampes, fringale, coup de chaud…).
Descente rapide à l’image de la 1ère puis ascension du terrible col de la Couillole (1168 D+ en 16 km) sous le soleil. Une pente régulière à 7-8 % sous une forte chaleur, jamais d’endroit pour récupérer, la majorité des cyclos au ralenti (partis trop vite) et je continue la remontada des sas 2, 1 et même des VIP sas 0. Encore des cyclos à pied en chaussettes ou criant de douleurs à cause des crampes. Dur dur quand même cette Couillole qui a fait beaucoup de dégats même chez les costauds.
Au final, 137 km, 4 633 m D+, 6h51, moyenne de 20,3 km/h, 1430e au scratch et 53e dans ma catégorie.
Le séjour à Vars était finalement bénéfique pour l’acclimatation à la chaleur, à l’altitude, aux fortes pentes et aux longues ascensions des cols même si j’en avais sûrement un peu moins dans les jambes et que je me suis limité sur l’allure. Pour ma part, il manquait un 5e col pour passer dans les 1000 premiers. A suivre l’année prochaine.
Jocelyn



