Mon premier BRM 300 : l’aventure de nuit

Pour mon premier BRM 300, j’ai choisi la formule « heure creuse »… de nuit !
Ce n’était pas forcément pour rouler la nuit, mais plutôt pour repasser dans la ville où j’ai grandi et emprunter des routes que je parcours souvent le week-end (en journée).

Départ depuis Melun
Pour rallier le départ, j’ai opté pour le RER jusqu’à Melun, un trajet que je connais bien quand j’emprunte la Scandibérique pour aller chez mes parents.

Côté équipement, j’étais sur mon Van Rysel avec 3 sacoches : deux de cadre (2L + 1,5L) pour réparation, électronique et nourriture. A l’arrière, une sacoche de selle (2L) pour les affaires de rechange. Le tout plein à craquer… J’ai dû aussi remplir pas mal mes poches, ce que je n’aime pas faire, et qui aura des conséquences plus tard. Je me suis fait plaisir sur le buffet ACP, toujours au top : saucisson et fromage ! En route !

Nous voilà partis avec Jocelyn, Claire, Pierre et Barthélemy, inscrits sur le fil.
Alexandra se joint à nous dès le départ, et Stéphane nous rejoindra plus tard, vers Fontainebleau, après l’abandon de son binôme.

La petite portion de jour se fait facilement jusqu’à Fontainebleau, c’est très roulant. Puis on entre dans des allées forestières… mais ça tape un peu.

Et c’est là que le drame se produit : à la sortie de la forêt de Fontainebleau, mon boîtier de lunettes glisse de ma poche arrière. Un vélo derrière moi roule dessus : la roue avant écrase le boîtier … la roue arrière écrase mes lunettes 😢

Nuit fraîche et CP1 : Montargis

On repart jusqu’au CP1, mais dès le coucher du soleil, la température chute très vite. On commence à utiliser plusieurs couches, en espérant qu’elles suffisent.
Arrivée à Montargis, non sans émotion. On opte pour une photo du panneau au lieu de partir à la chasse au tampon.

premier contrôle

Premier sandwich avalé, on repart. À ce stade, j’ai déjà enfilé le dessous thermique et les jambières.

Sensations mitigées dans la nuit
Il fait maintenant vraiment nuit, et mes premières sensations de roulage nocturne sont assez désagréables. Peut-être à cause d’un feu arrière trop fort dans le groupe, qui me gâchait la vue. Sur le chemin, je reconnais des portions de la Scandibérique.

À Châtillon-Coligny, un resto en fin de service nous remplit les bidons par la fenêtre – merci aux serveurs très sympas ! On forme un bon groupe, les kilomètres défilent, et je commence à mieux apprécier la nuit. On arrive déjà à Saint-Fargeau.

Seul sur 10 km – CP2
Une succession de rampes me fait lâcher le groupe. Je roule seul entre Saint-Fargeau et Saint-Sauveur-en-Puisaye (10 km) pour rejoindre le CP2. Heureusement, ce sera la seule fois que je serai isolé.

CP2 : une pizzeria-bar ouverte jusqu’à 3h du matin avec une ambiance extraordinaire. J’avale un petit sandwich, empile toutes mes couches, et prends un café pour me réchauffer. Je retrouve le reste du groupe, attendant leurs commandes. Claire et Jocelyn proposent gentiment de partager leur pizza, mais à ce moment-là, je n’ai qu’une envie : dormir.
On s’installe dans un canapé à l’étage, et je fais une petite sieste de 15 min, salvatrice.

Fringale et CP3 : Joigny

On repart, bon rythme, mais je n’ai quasiment pas mangé. Et ce qui devait arriver, arriva : fringale.
Je m’accroche jusqu’au CP3 de Joigny, où je mange tout ce qu’il me reste de solide (hors barres). On repart, toujours groupés et bien couverts.

Lueur du jour – CP4 : Pont-sur-Yonne

À 6h30, au lever du jour, magnifique !!! On repère une boulangerie ouverte juste avant le CP4. Malheureusement, la file d’attente est trop longue. Jocelyn propose donc de continuer jusqu’au CP4, Pont-sur-Yonne. La route : une ligne droite interminable, à trois voies, très ennuyeuse. Sans doute à cause de l’arrêt loupé à la boulangerie qui m’avait contrarié !

À Pont-sur-Yonne, arrêt à une boulangerie pour des pâtisseries et un coca pour moi, puis café pour une dernière pause au chaud avant l’arrivée.

Dernière ligne droite
On repart avec une longue montée qui nous réchauffe, mais nous pousse à faire un dernier arrêt pour enlever quelques couches.

La fin du parcours est sympa et roulante, malgré quelques « coups de cul ». Puis retour progressif à la civilisation
Les 30 derniers kilomètres, avec le vent de face, sont franchement désagréables. Je suis content d’en finir.

Arrivée et conclusion
Enfin arrivés au gymnase, après 16h20 de route, 12h30 sur la selle… et une sieste de 15 min. Je tape encore fort dans le buffet ACP, toujours bien garni.


Retour en RER sans encombre, et une bonne sieste de 15h à 18h30 à la maison.

Merci à tout le groupe, et particulièrement à Jocelyn et Stéphane, qui nous auront bien emmenés et maintenu la cohésion. Et à Bart pour ces mangues séchées !

Guillaume Q1

Bénévole à Paris Brest Paris : une expérience au cœur de la planète vélo

Quand cinq membres du club ont manifesté leur volonté de participer à Paris-Brest-Paris (PBP pour les intimes), j’ai tout de suite eu envie de participer à l’aventure. A défaut d’être capable de le faire à vélo, j’ai souhaité être bénévole.

J’ai pris contact avec une amie de Rambouillet pour savoir si elle pourrait m’héberger pendant la durée de la manifestation. Grace lui soit rendue, la réponse a été immédiatement positive. Une fois le problème du gite résolu, je me suis inscrite sur le site de l’Audax dédié aux volontaires. Ma candidature acceptée, régulièrement je reçois des informations pour valider mes plages de disponibilités, m’informer du suivi des inscriptions des participants, et au final je reçois un planning m’indiquant les postes où je dois me rendre et le nombre d’heures à effectuer chaque jour.

Une formidable organisation

L’organisation de PBP est piloté de main de maitre par des coordinateurs rodés à l’exercice et dévoués à la cause. A un moment où plusieurs clubs renoncent à leur organisation faute de bénévoles, voir l’étendue de la mobilisation et la qualité de l’organisation nécessaire au bon déroulement de PBP m’a impressionnée. Une quinzaine de personnes très expérimentées pilote le projet assisté d’un système informatique sans faille qui gère les 2000 bénévoles et les 6800 inscrits au quatre coins du monde.

1200 kilomètres de parcours, un point de central d’où il faut gérer les inscriptions, les départs, les retours, la coordination de 10 points de contrôle annoncés et des deux points de contrôle secret. Tout le long du parcours il faut prévoir le fléchage, gérer la circulation, pointer les feuilles de routes, alimenter, désaltérer et héberger les participants (6500 partants cette année) ainsi que les bénévoles.

Martine et Jacqueline à la remise des dossiers avec le GO Thierry Rivet

 Tous les impondérables doivent trouver une solution : les papiers égarés, les crevaisons et autres pannes, les accidents, les coups de chaleur, les tendinites, les éventuels rapatriements sanitaires, et parfois même l’interruption de l’alimentation en eau ou en électricité des installations (si possible en pleine nuit pour que ça soit moins simple à réparer).

 Chaque étape du parcours est autonome pour son organisation. L’antenne locale remonte au QG de l’AUDAX les modalités retenues localement et les éventuelles difficultés rencontrées. Les élus locaux sont bien entendu complètement associés dans l’organisation « PBP ».

Le service type d’une bénévole dévouée

Le vendredi 18 aout je me présente au QG des bénévoles à la bergerie du château de Rambouillet. On me donne un petit sac jaune avec un Tee-shirt rouge à mettre à partir du dimanche, une gourde au couleur PBP et une pancarte de fléchage pour le souvenir.

Mon planning est le suivant

  • Vendredi
    • 13h15-19h15 – remise des dotations inscrits (international)
  • Samedi
    • 11h30 – 15h30 : idem avec une petite prolongation pour ne pas rester sans rien faire tout l’après midi.
  • Dimanche –
    • 8H – 10h –        Entretien des sanitaires
    • 11H30 – 16h – Restauration des Participants
      • J’ai choisi le poste « plats chauds » ce qui compte tenu de la température ambiante n’est pas forcément le meilleur choix.
à la restauration
  • Et une petite prolongation pour nettoyer les tables et les sanitaires avant la nuit.
  • Je visite le stand du concours de Machines où des randonneuses customisées « PBP » sont en exposition (voir une des machines candidates en une de l’article).
  • Enfin j’ai le plaisir d’encourager les partants du club qui vont s’élancer vers Brest en fin d’après midi.
  • Lundi –
    • Repos c’est à dire balade à vélo vers Epernon et Maintenon avec le club de Rambouillet, visite de la boutique de la bergerie et achat de quelques confitures.
  • Mardi –
    • 11H30- 16h  Repas participants (en fait pas grand chose parce qu’il y a peu de revenants).  Les bénévoles s’ennuient sauf ceux qui font la circulation et gardent les entrées du parc. Je rajouterai un entretien des sanitaires le matin et le soir pour m’offrir encore une bonne séance de sauna.
    • C’est le jour de papotage entre bénévoles. La plupart d’entre nous ont des amis sur le parcours et jettent régulièrement un œil sur leur portable pour surveiller leur progression et échanger avec les autres supporteurs.
  • Mercredi –
    • 8H- 12h Restauration participants (encore plat chaud)
    • Je rajouterai un petit complément de 6H30 à 8H au contrôle arrivée pour permettre au titulaire du poste de procéder à ses ablutions matinales.
    • En  début d’après-midi et le soir un nettoyage des sanitaires pour laisser les installations propres pour les arrivants de la nuit. Après trois postes tenus je peux maintenant apprendre aux nouveaux où se trouve la clé, comment démonter un réservoir de papier, remplacer le savon, vider les poubelles, quel nettoyant utiliser et où trouver les gants en caoutchouc…. Bref une promotion rapide sur le poste de simple manœuvre à monitrice !
  • Jeudi
    • 8h -12h – Contrôle arrivées –    
    • J’arrive à 6h pour apercevoir Nick et Anne un peu après leur arrivée.
    • Je relaye une copine qui a pris un poste à minuit et a besoin d’un peu de repos. Je terminerai à 13h car je n’ai pas vu arriver la relève !
    • Je suis un peu dèsappointée car ni Jocelyn, ni Alain B accompagnateur TAT, ne sont venus me voir pour faire tamponner leur carnet de route et pourtant je me donne du mal pour surveiller la porte en face de moi et animer les quelques minutes que je passe avec les participants.
    • Je parcours attentivement les quatre pages de tampons, j’appose le dernier avec autorité, je donne le ticket pour déjeuner et finalement avec solennité je donne la (beautiful, amazing, formidable, superbe...) médaille si vaillamment gagnée.

Pendant une petite semaine j’ai parlé rambolitain et bafouillé de l’anglais, j’ai essayé sans grand succès de bredouiller de l’espagnol et je suis resté coite en allemand et en russe sans parler du portugais qui m’aurait été bien utile. La plupart du temps seul l’anglais me revenait en mémoire. Discrètement avant de commencer mon petit speech, je jette un oeil sur la page 2 du carnet de route pour vérifier la nationalité, histoire de ne pas vexer un français en lui baragouinant un anglais approximatif.

Ce que j’aurais pu faire

J’ai échappé aux postes « gardiennage des portes » où il faut rester des heures en plein soleil pour veiller à ce que seuls les véhicules autorisés accèdent au site, aux postes « échanges maillots » pour les nombreux randonneurs qui se sont vu trop minces, aux postes « bagagerie » qui permet de laisser son bagage retour en consigne, aux postes « gestion du garage longue durée » pour veiller au bon alignement des voitures, aux postes de porteur de pancarte en tête des différentes vagues de départ, aux  postes  « pose du premier tampon » sur le carnet  de route , aux postes accueil des arrivants au retour où il faut soutenir les plus fatigués à leur descente de vélo, etc… bref j’ai participé dans la mesure de mes moyens et des tâches assignées. Comme tous les bénévoles j’ai envie d’être à la hauteur de l’exploit de mes amis à vélo. Pour réaliser finalement que c’est la somme de tous les dévouements des uns et des autres qui rend l’événement possible.

L’arrivée en l’apothéose

Le mardi une cinquantaine de randonneurs sont arrivés, plutôt fringants et de bonne humeur, le mercredi matin ils étaient 300 à être arrivé à bon port, le jeudi matin à 6h le nombre de cyclistes arrivés atteint 1500. Dans la journée du jeudi c’est plus de 3500 randonneurs qui arrivent bien cuits ou bien mouillés selon qu’ils arrivent avant ou après l’orage,

C’est une vraie cohue dans les allées du parc du château, là ou le mercredi matin nous pouvions faire face aux arrivées à trois ou quatre, nous sommes plus de dix et parfois il y a de l’attente. Les participants épuisés ont parfois oublié leurs trois mots d’anglais et nous échangeons dans un sabir improbable.

 Ce dernier poste est le plus valorisant, c’est formidable de voir les sourires, la fierté et le soulagement quand on appose le dernier tampon sur le carnet de route et qu’on remet la médaille du 20ème anniversaire.

  • Certains nous demandent de leur enfiler la médaille pendant qu’un ami filme ou photographie la scène. A Tokyo ou à New Delhi, je resterai le témoin inconnu et souriant d’un défi accompli.  
  • Il y a ceux qui veulent partir dés que le tampon est apposé sur le carnet de route sans attendre la médaille.
  • A l’inverse il y a ceux qui arrivent en demandant où est la médaille parce qu’il pensait la recevoir dés la ligne d’arrivée franchie comme au marathon de New York.
  • Il y a ceux qui fondent en larmes de soulagement à la vue du précieux trophée.
  • Il y a ceux qui demandent leurs bagages (à la bergerie trois kilomètres plus haut).
  • Il y a ceux qui demandent où dormir (à la bergerie aussi).

C’est chouette de voir les participants se congratuler entre eux après des kilomètres d’entraide et d’efforts partagés. La famille et les amis sont là pour les féliciter, les immortaliser, les embrasser. C’est partout des moments de joie et de soulagement

Le plaisir du bénévole

Et pour les bénévoles c’est le plaisir du devoir accompli, des remerciements que l’on a pas toujours l’impression d’avoir mérités car finalement on s’est bien amusé, on a rencontré le monde et vu des milliers de visages nouveaux et souriants.

Je dois reconnaitre qu’à  l’issue de ces quelques jours j’étais bien fatiguée. J’ai gagné, à défaut d’une médaille, un Pims offert par les Randonneurs Californiens et milles mercis des participants et des organisateurs.

Magali F

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