Khiva fut la capitale du Korezm mais n’atteint jamais la réputation de Samarkand ou Boukhara. C’est une citée médiévale, entourée de rempart, tristement réputée comme le plus grand marché d’esclaves de la région jusqu’à l’époque soviétique. C’est une ville-musée, figée dans le temps sans avoir subi de modifications majeures. En revanche, une grande majorité de ses monuments ont été reconstruits ou restaurés récemment.
La partie touristique de Khiva est la citadelle intérieure – Ichân Qa’la – ville fortifiée, entourée d’une muraille de terre séchée et de briques crues. A l’intérieur, ce ne sont que madrasas – écoles coraniques- mosquées et leur minarets et palais des différents khans. Ce qui singularise cette ville, ce sont ses couleurs : l’ocre des briques et le bleu turquoise des coupoles.
Les madrasas sont des ensembles architecturaux toutes conçues sur le même plan, un quadrilatère composé d’un imposant portail d’entrée, latéralement des bâtiments au rez-de-chaussée desquels se trouvent les salles de cours et à l’étage les chambres/cellules des étudiants.
Enfin, sur le dernier côté se trouve la mosquée. Le portail est la partie la plus richement décorée. Il symbolise la page de couverture du Coran. Le décor est constitué par des briques vernissées représentant, le plus souvent, des motifs végétaux plus des textes sacrés. Aujourd’hui rares sont les madrasas encore en activité. Elles ont été transformées en hôtels de luxe, restaurants ou magasins de souvenirs.
Khiva possède deux très joli minarets. Le Kalta Minor – minaret court – et l’Islam Khodja. Le premier est tronqué. Terminé, il aurait culminé à 70m pour être le minaret le plus haut du monde musulman. Il est entièrement décoré de majolique (faïence) vert-bleu. Le second, haut de 45m fut construit en 1910. Les minarets d’Ouzbékistant ont une triple fonction : religieuse –pour le muezzin-, militaire – c’est une tour de surveillance- et sert de repère aux caravanes.
Deux autres bâtiments caractérisent Khiva : Juma Masjid – la mosquée du vendredi- et le harem. La mosquée est remarquable par son intérieur constitué d’une forêt de 180 colonnes de bois sculptées. Le harem se singularise par ses 5 îwan, donnant sur une longue cour intérieure bordée d’enfilades d’appartements. L’îwan est une alcôve ouverte, orientée au nord, apportant la fraîcheur l’été. L’un était réservé au khan, les quatre autres à ses femmes. Tous sont richement décorés de majolique