Le Luberon, un avant goût de l’été

Premier séjour FF Vélo

Depuis quelques années je lorgnais sur le catalogue des séjours de la FF Vélo pour y trouver un endroit où pédaler au soleil en vue de préparer les randonnées cyclistes du printemps.

Cette année je m’y suis pris enfin à temps pour m’inscrire au séjour organisé dans le Luberon par le club alsacien de Lembach.  Je convaincs Patricia de m’accompagner pour profiter de jolies escapades provençales. Et nous voilà parti pour une semaine avec Régis au volant de la voiture, le coffre plein de bagages et Luigi sur le toit (Luigi c’est le vélo de Patricia).

On s’installe dans le VTF de Cereste, c’est un peu spartiate mais il y a un lit, une douche, des placards, la pension complète et un local vélo. Bref tout ce qu’il faut pour faire un bon point de départ de randonnée. Nous sommes une soixantaine de participants répartis en trois groupes. Je vais dans le groupe 2, Patricia plus modestement dans le groupe 3 (en fait le groupe 3 c’est celui des créatifs en parcours sous prétexte de raccourcis qui rallongent).

Tous les soirs il y a un briefing à 18h avec les organisateurs. Ils nous décrivent le parcours du lendemain, nous expliquent les moyens d’éviter quelques difficultés tout en gardant la logique du parcours, et nous présente une animation qui montre la météo du jour à chaque point du parcours (petit utilitaire qui permet d’associer des prévisions météo à chaque endroit du parcours en fonction de l’heure de passage).

Il y a trois groupes, constitués assez empiriquement en partant du principe qu’il est toujours possible de changer si l’allure n’est pas adaptée. Chaque groupe a un animateur et un serre-fil. La plupart des participants sont retraités, mais très expérimentés dans la pratique du vélo. Beaucoup de couples roulent ensemble avec ou sans assistance électrique.

Nous étions venus pour le beau temps, les collines du Luberon sont d’ailleurs aussi desséchées qu’au mois d’aout. Mais nous partons le premier jour sous un léger crachin.

Le département du Vaucluse a largement investi dans de jolies pistes de cyclables et nous commençons par une trentaine de kilomètres jusqu’au pont Julien. Si on enlève la montée vers Saint Martin de Castillon, c’est plutôt facile. Il faut juste veiller à ne pas heurter les poteaux harmonieusement disposés à intervalles réguliers pour séparer les deux voies de la piste cyclable. Une belle photo de groupe sur le pont et nous partons à l’assaut du premier village perché du séjour : Oppéde le vieux. D’un seul coup ça ne rigole plus, 2 kilomètres de grimpette à 10%, mes jambes protestent sans parler de mes poumons. Le village se mérite, mais il le mérite.

Ensuite nous redescendons un peu pour mieux remonter sur Ménerbes où nous attend la pause pique-nique dans un lavoir. Et la journée va se poursuivre ainsi alternant les jolies descentes, et les montées plus ou moins sévères jusqu’à atteindre le point culminant de la journée à 560 mètres d’altitude. 

Pendant ce temps, Patricia a cru que le groupe 3 prenait des raccourcis, qui ne se sont avérés ni plus courts, ni moins pentus que le parcours nominal prévu. Avec son mollet endolori elle a souffert doublement.

A l’arrivée nous étions aussi fatiguées l’une que l’autre. Patricia a été la plus courageuse en n’hésitant pas à faire quelques longueurs dans la piscine non chauffées.

Le deuxième jour nous sommes partis vers Manosque. J’ai regretté mon vélo Gravel car les organisateurs soucieux de privilégier les (très) petites routes nous ont fait rouler parfois dans des « presque chemins ». Enfin mes pneus « Continental 4 saisons »   ont vaillamment supporté les cahots, les graviers et les ornières.

Le troisième jour, pour que nous n’oublions pas que ce n’est pas encore l’été, nous sommes partis avec 3 degrés. Il a fallu mettre la « petite laine » pour les premiers kilomètres. L’objectif est de faire un tour dans le Colorado provençal. La trace ce jour-là a eu quelques incertitudes qui ont entrainé des débats entre les organisateurs sur le parcours à suivre. Je me suis souvenue du temps où nous n’avions pas de GPS et où la lecture des cartes et des feuilles de routes pouvaient donner lieu à des débats interminables et houleux. 

Le quatrième jour nous rejoignons la plaine du Luberon au sud. Une grande montée jusqu’au col de l’aire dei Masco (697 mètres) pour ensuite basculer sur les jolis villages de Grambois, la Tour d’Aigues, Cucuron, Cadenet, Lourmarin où j’ai passé tant de vacances dans mon enfance. J’ai pu passer voir mon frère rapidement car le parcours passait à 200 mètres de sa porte. Journée dans l’ensemble facile. La découverte de la combe de Lourmarin en vélo est une bonne surprise, je craignais la cohabitation avec les voitures sur cette route encaissée, mais finalement ça se passe bien et nous sommes bien arrivés à Bonnieux puis à notre hébergement.

Jeudi arrive, déjà le cinquième jour. Je retrouve un peu de jambes qui m’avaient furieusement manquée les deux derniers jours. Comme d’habitude on commence par monter. La première escale est à Vachéres. Comme moi, les villages perchés je les préfère vu d’en bas, je ne fais pas le détour par le village, et je l’admire de loin. Rapide passage à Banon où se concocte des petits fromages de chèvre célèbres dans toute la Provence. Pour enfin faire une escale à Viens pour un rapide tour du village médiéval.



Vendredi, c’est le dernier jour. Patricia a renoncé à ses pédales automatiques trop difficiles à manipuler avec sa cheville encore douloureuse, mais elle a retrouvé ses jambes. C’est une belle randonnée jusqu’à Saint Saturnin les Apt. Il fait beau. Les villages sont toujours magnifiques. Petite escale à Roussillon pour quelques photos des Ocres. Un pique-nique au moulin de Saint Saturnin et pour finir un café dans le centre du village. Là un peu fatiguée d’une semaine de grimpette je décide de suivre notre animateur qui coupe dans le parcours et rejoint directement la vallée pour un retour exempt de difficultés.

En conclusion un séjour agréable que je conseille à ceux qui souhaitent découvrir des paysages et des villages avec un relief « exigeant » et un peu « casse-pattes » sans être trop long. Le gravel léger de Patricia avec sa cassette 11×32 s’est révélé un bon choix pour parcourir les pentes du Luberon. Et pour préparer les pentes des Vosges c’était une bonne mise en jambes.

Magali F

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