Balade, Randonnée, Sport, ces trois mots définissent la couleur de votre licence 2018. L’explication des ces distinctions a fait couler beaucoup d’encre et de pixels. En effet, le décret d’août 2016 définissant les nouvelles règles sur l’opportunité ou non d’un certificat médical annuel a déclenché dans la plupart des fédérations sportives un grand remue-méninges. Les dirigeants se sont emparés du texte pour en décliner l’esprit tout en respectant deux contraintes : ne pas sur-encombrer les cabinets médicaux tout en maitrisant les facteurs de risque que court tout un chacun en pratiquant son sport favori.
Les deux principaux risques que doit affronter le cycliste sont les dangers de la route et l’état de sa santé.
Pour la route, il dispose de deux protections : le port du casque et le respect du code de la route par les usagers, y compris lui même.
Pour l’état de sa santé, la pratique régulière du cyclisme est une première arme qui permet de lutter efficacement contre les effets de la sédentarité et du vieillissement. Mais, chez le sujet porteur d’une pathologie cardio-vasculaire ignorée (ou sous-estimée), le risque de présenter un accident aigu, est fortement accru au cours d’un exercice physique intense. Il convient donc que chacun ait conscience de ses facteurs de risque.
Il y a les risques structurels sur lesquels vous ne pouvez pas intervenir :
- l’âge : plus vous vieillissez, plus le risque augmente;
- le sexe : (sa nature, pas sa pratique) le risque est statistiquement plus fort pour les hommes, en particulier en dessous de 60 ans;
- l’hérédité;
et les risques modifiables sur lesquels une action est possible :
- le tabac qui réduit votre capacité pulmonaire;
- le surpoids qui vous freine dans les montées;
- la sédentarité que vous évitez en enfourchant votre machine favorite;
- l’hypertension, le diabète, le cholestérol que vous ferez mesurer d’autant plus régulièrement que vous avez cumulé les facteurs de risque ci-dessus.
Attention : les facteurs de risque ne s’additionnent pas de façon arithmétique mais exponentielle.
Le questionnaire de santé mis à votre disposition par la fédération doit vous permettre d’identifier où vous vous situez sur le graphique et par là-même d’évaluer vos risques en regard de votre pratique.
- Je suis en bonne santé, je fais du vélo régulièrement sur des trajets ne présentant pas de difficultés, j’estime donc qu’il n’est pas utile de consulter un médecin pour vérifier mes facteurs de risque, une licence BALADE me convient très bien.
- Je souhaite aller sur des parcours exigeants en distance et/ou dénivelés, je rencontre un médecin au moins tous les cinq ans pour vérifier que mes facteurs de risque ne se sont pas modifiés. Je prends une licence « RANDONNEE ».
- Je veux faire de la compétition, m’affronter non seulement au relief, mais aux autres et à mes limites, je surveille chaque année mes facteurs de risques. Je prends une licence « SPORT ».
C’est à chacun d’identifier comment il souhaite pratiquer, progresser, challenger son corps et son vélo. Le certificat médical, il faut le voir comme la ceinture de sécurité. Dans certains pays, elle n’est pas obligatoire, mais ne perdez pas de vue, qu’en cas de choc c’est toujours votre crâne qui percutera le pare-brise et pas le règlement.
C’est le début de l’année, les tempêtes d’hiver se succèdent, il pleut et il vente. Laissez la prévision des intempéries aux météorologues, et n’oubliez pas que les orages sur votre santé seront d’autant plus maîtrisables que vous les aurez identifiés et traités avec ou sans certificat médical.
L’heure est aux bonnes résolutions et aux voeux. Pour 2018, je vous souhaite d’accumuler et partager des kilomètres et des dénivelés avec le vent dans le dos, des paysages et des monuments sous le soleil, et des moments de joie et de bonne humeur en bonne compagnie.
Magali Fouque, Présidente de la section Cyclotourisme de l’USML


