Randonnée Maisons-Laffitte – Remagen

Au matin du 3 mai à 8h00, Magali et Bernard s’élancent de la mairie de Maisons-Laffitte pour un voyage de 4 jours en direction de la mairie de Remagen (560 kms). Pour Bernard c’est son troisième périple consécutif entre les deux villes jumelées, pour Magali, c’est une première.

Le voyage se fait en autonomie, il faut donc prévoir le nécessaire pour transporter en plus des cyclistes, le minimum indispensable à un grand week-end sportif. Les vélos sont donc équipés en conséquence :

  • A l’avant, un GPS pour Magali, une boussole pour Bernard, et pour chacun une sacoche de guidon avec la carte de l’itinéraire et quelques provisions de bouche en cas de fringale
  • sur le cadre : une gourde et un bidon pour le matériel de réparation,
  • A l’arrière du vélo, un porte bagage avec des sacoches pour Magali, un sac de voyage pour Bernard avec le strict minimum pour se vêtir, se débarbouiller et faire une petite lessive à l’étape, deux chambres à air et un pneu pour Magali, le sac à vélo pour le retour en train pour Bernard.
  • Dans les poches du maillot : téléphone, papier d’identité, carte bleue

Chaque vélo équipé et lesté des bagages pèse 20 kilogrammes une fois la gourde remplie.

Bernard a défini le parcours et réservé les hôtels. Magali s’est inquiété de son équipement, et a chargé les parcours sur son GPS (bref, elle a fait la touriste).

3 mai :146km de Maisons-Laffitte à Chauny – 583 mètres de dénivelé

Nous partons sous la pluie, quelques courageux amis de Remagen et Cyclistes de l’USML sont venus nous encourager au départ. Serge valeureusement nous accompagne pendant une trentaine de kilomètres puis retourne à la case départ.
Nous faisons la route avec une alternance de pluie et d’éclaircie, accompagnés jusqu’après Creil par le bruit des voitures.
En arrivant sur Chauny la campagne est verdoyante, l’Oise est canalisée, il ne pleut pas, il y a presque du soleil. Pour trouver l’hôtel, nous tournons en rond à travers places et ruelles. C’est une sympathique ville de brique avec un canal et un beffroi sur le bâtiment bi-fonction Mairie-Palais de justice.
Arrivée devant l’hôtel à 17h – Nous sommes en avance, le gérant est parti faire les courses. Nous nous installons dans l’arrière court impatient de prendre notre douche.

2017 Select Remagen - 4

4 mai : Chauny / Givet- 160 kms – 1643 mètres de dénivelé

Après une journée d’échauffement, nous attaquons les choses sérieuses. L’étape du jour va nous montrer toute la variété des routes et chemins que l’on peut parcourir en vélo : route à grande circulation, calme route départementale, petite route oubliée le long de la ligne Maginot, piste cyclable en ciment au milieu des forêts, chemin agricole… Pour les paysages tout y est : champs de colza encore en fleur, blé naissant, forêts…Pour les monuments, il ne manque rien châteaux, beffrois, églises fortifiées, petits villages de briques…La météo est toujours aussi changeante, des nuages, du soleil, un orage de grêle qui nous gratifie de 10 minutes de douche et d’une flagellation appuyée. Pour le relief, un enchainement de cotes de 1 à 10% (honnêtement, majoritairement à 3-4%) qui usent les jambes et les énergies.
Et pour qu’il ne manque rien à cette journée de cyclotourisme, une erreur de parcours à Couvin qui a ajouté 10kms à l’étape prévue et quelques côtes mémorables.
Mais pour faire face à toutes ces péripéties, nous avons trouvé un sandwich taille XXL, nos premières bières belges, et à l’arrivée une assiette ardennaise servie par une hôtesse avenante, et des chambres spacieuses et confortables.

5 Mai : Givet – Bütgenbach – 130 kms – 1431 mètres de dénivelé

Dans son compte rendu sur Facebook, Bernard a qualifié cette journée de « cool ». En effet, il y a peu de circulation sur les routes des Ardennes, cette région de la Belgique est parcourue de pistes cyclables généralement bien isolées du réseau routier : les RAVeL (Réseau Autonome de Voies Lentes), très bien entretenues et avec des pentes douces quoique parfois interminables. Mais quand même, ça monte, et même si Bernard prévient de chaque difficulté à venir, il faut tout de même escalader chaque col et se hisser avec les sacoches jusqu’en haut.
Pour soutenir notre effort, nous avons pris un thé agrémentés de cubertons à Rochefort (patrie de Raymond Devos, et siège d’un célèbre festival du rire), déjeuné à Hotton avec des pelminis (sorte de ravioli russe) arrosé d’un digestif géorgien et gouté à Waimes de délicieux gâteaux à la frangipane. Avec tous ça, aucune côtes ne nous a résisté (si l’on oublie l’entrée de la piste cyclable à Trois Ponts).
Comme nous ne nous étions pas trompé de chemin de toute la journée, à l’arrivée, nous avons fait le tour de Bütchenbach par le haut pour trouver l’hôtel qui est au bord du lac (donc en bas). Nous y trouvons nos petites chambres, une bonne douche, un maitre d’hôtel qui mériterai d’être anglais et un délicieux repas gastronomique.

6 mai – Bütgenbach – Remagen – 123 kms

Aujourd’hui, il fait très beau. Nous entrons en Allemagne au point du jour. Le soleil brille, les éoliennes tournent, les Ardennes nous offrent les dernières ascensions et le point culminant (695 métres) de notre voyage.
Après ce dernier effort, nous abordons les pistes cyclables allemandes (Ahrweg) et la longue descente vers Remagen.
Nous prenons un petit café à Blankenheim au milieu de la forêt, puis un solide déjeuner à Altenahr, nous franchissons un tunnel, pour arriver dans la vallée de l’Ahr et ses vignes accrochées aux versants escarpés des collines.
A l’abord des villes, les pistes cyclables sont très fréquentées en ce jour de beau temps, et nous roulons prudemment pour éviter les promeneurs à pieds, en patinette, à vélo, ou en fauteuil roulant.
Nous arrivons devant la mairie « Rathaus » de Remagen à 17h. Nous sommes accueillis par le sourire de nos hôtes allemands, une bière blonde et une compétition de Biathlon (ski à roulette et carabine à infrarouge).
Après trois voyages consécutifs, Bernard qui connait maintenant trop bien la route, appelle nos amis allemands à se lancer une année prochaine sur la route Remagen – Maisons-Laffitte.
Nous passons une soirée chaleureuse autour d’un repas de Tapas, et du spectacle du « Rhin en feu » qui cumule le plaisir d’un feu d’artifice, et d’un défilé de bateaux illuminés.

7 mai – le retour à Paris

Nous rejoignons (en voiture) la gare à 9h. Nos vélos sont soigneusement emballés dans leur housse. Nous nous installons pour un court trajet vers Koblenz. Nous descendons, rejoignons le quai numéro 1, nous inquiétons du sens du train, et découvrons avec stupéfaction que nous sommes descendu à Zentrum, et pas Hauptbanohf, et que la correspondance est dans la prochaine gare, 1,5kms plus loin.
Après 10 minutes d’agitation désordonnée, nous sortons les vélosde leur housse, remontons les roues et les sacoches, pédalons furieusement jusqu’à la gare principale, arrivons essoufflés et transpirants pour réaliser que nous avons loupé notre correspondance de 4 minutes.
Là, le bilinguisme de Bernard se révèle un atout inappréciable pour négocier un changement de nos réservations afin d’arriver à bon port avant la fermeture des bureaux de vote et ne subir aucun supplément de prix.
A Kaiserslautern, nouvelle surprise ! le train a été monté à l’envers, et nous nous trouvons face au wagon de deuxième classe numéro 18 en lieu et place de celui de première classe numéro 11. Nous prouvons encore une fois notre forme en courant toute la longueur du quai, vélo sur une épaule et sacoches sur l’autres, pour rejoindre nos places.
Enfin , nous pouvons profiter d’un grand moment de calme et de confort dans le wagon libre de tout autre passager jusqu’à notre arrivée à la gare de l’Est où Régis nous attendais pour nous ramener en voiture à Maisons Laffitte.

En conclusion, que retenir de ces 4 jours en vélo :

  • la météo :
    Le temps était annoncé très pluvieux, mais finalement la météo fut relativement clémente avec une superbe journée ensoleillée à notre arrivé en Allemagne
  • les chiffres,
    560 kms, 4200 mètres de dénivelés
    Zéro crevaison
    une petite chute suite à un changement de vitesse un peu brutal
  • Les routes :
    (-) la circulation automobile très intense pour sortir de la région parisienne
    (-) les accotements non stabilisés des petites routes françaises
    (+) les RAVel Belges
    (+ ou -) les pistes VTC Allemande qui mettent à rude épreuve les pneus, mais isolent agréablement du trafic routier
  • l’orientation :
    une navigation (presque) sans faille avec plusieurs outils (mémoire de Bernard, Carte, boussole, GPS, road-book avec les principales étapes, contact locaux)
    et quelques erreurs de navigation pour pimenter le parcours
  • la communication :
    Les vertus du multilinguisme de Bernard : la discussion en Russe avec la Géorgienne récompensé par un digestif avant de monter le col des Ardennes belges, l’allemand pour négocier les billets de train et le langage « Bovin » pour faire réagir nos amis ruminants en bord de route
  • La gastronomie :
    les cuberdons belges à Rochefort,
    les bières belges et allemandes,
    les petits déjeuners allemands,
    et le dîner à l’hôtel de Bütgenbach avec le maître d’hôtel stylé « s’il vous plaît » (Bitte)
  • les caprices de Magali :
    le dernier km de montée du col en musique berbère pour l’encourager (sinon Bernard devait chanter !)
    Des grommellement quand la pente est trop forte, ou le revêtement routier insatisfaisant
  • Arrivée à Remagen :
    la rencontre toujours aussi conviviale avec nos amis allemands
    la compétition de biathlon et nos essais à la carabine
    le spectacle du Rhin en flamme depuis l' »Appolinar Kirsche »
  • Le retour
    apprendre à faire la différence entre Koblenz centrum et Koblenz Hauptbanhof
    le trajet de retour le long du Rhin avec vue sur le rocher de la Lorelei
  • et enfin la bonne ambiance du duo de l’USML Cyclo / Amis de Remagen

Pour finir dans l’esprit bi-national de ce voyage, voici le bilan en allemand rédigé par Bernard pendant le voyage de retour :

Was von diesen 4 letzen Tage sich erinnern ? :
– annehmbares Wetter mit einem sonnigen Tag gestern (Samstag)
– Eine reiche Reise (561 Kilometer), mit 10 km Umleitung
– mehr Radwege in Belgien und in Deutschland (Ahrtal)
– Kein Strecke Fehler (mit der Hilfe von GPS, Karten, Kompass und menschlichen Kontakten)
– Russisch gesprochen mit eine Georgische Frau in Hotton
– Die belgische cuberdons, Die belgische und deutsche Biere, und deutsches Frühstück.
– Abendeessen im Restaurant in Bütgenbach mit einem geschulten Oberkellner
– der letzte km in dem Gebirgspass mit Musik (sondern muss ich singen für Magali Hilfe)
. Einige Pausen und Grunzen von Magali wenn es schräg und schwer war
– die Aussicht auf Rhein in Flammen von Appolinar Kirche
– die Aussicht an der Lorelei von Zug
– die Erste Klasse Bedienung mit TGV mit einem ganzen reserviert Abteil für uns, nach einige Paaren Überraschungen … Küken Mal Facebook
Und endlich die Harmonie des USML Fahrräder / Amis de Remagen Duo

Wer solltet nächtes Jahr nach Remagen beim Fahrrad gehen ?
Nächstes Jahr werde ich nach Newmarket –UK fahren !
Drei Mal für mich, das ist genug !

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